Le 9 décembre dernier, l’AdJJ a organisé à Courgenay une discussion autour de la question de NoBillag, qui sera votée dans tout juste quinze jours. Deux intervenants jurassiens sont venus présenter des arguments en faveur et contre l’initiative à des jeunes qui ont pu ensuite en débattre.
Voici une synthèse de leurs arguments. Vous pouvez également écoutez une version plus complète de leurs présentations sur un quart d’heure dans notre résumé vidéo (désolé pour la qualité du cadrage, l’organisation s’est faite à l’arrache 😉 )
Loïc Schindelholz, partisan de l’initiative, dénonce avant tout les méthodes déloyales de la société de prélèvement Billag, ainsi que sa commission prélevée de 4%. Il se montre en revanche très attaché aux radios et télévisions régionales, qu’il propose de financer par une augmentation de TVA, soit par un prélèvement supplémentaire sur les impôts.
« Avec une augmentation des impôts de 50 francs, on peut s’assurer d’avoir RFJ, et BNJ, dans la région »
Il considère que la SSR est une institution importante, mais que son financement actuel par la redevance obligatoire est une entrave à la liberté de choisir. Il explique qu’il y a désormais chez les plus jeunes un nouveau mode de consommation des médias, notamment du divertissement, qui ne correspond plus au modèle du service public. Et dans l’hypothèse de la disparition de la SSR, cela ouvrirait la porte à une multitude de nouveaux médias qui donnerait un choix plus large.
« Grâce à l’argent économisé de la redevance, nous pourrons composer notre propre paysage audiovisuel »
Son « idéal audiovisuel », c’est de conserver des médias locaux qui fournissent les informations qu’il faut connaître. L’avantage des médias régionaux actuels, c’est qu’ils ne proposent que de l’information, et pas de divertissement. Contrairement aux chaînes nationales.
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Selon Philippe Zahno, opposant à l’initiative, payer pour ce que l’on consomme revient avant tout à payer plus cher. Il explique également que la suppression de la redevance signerait la mort des médias régionaux tels qu’ils existent actuellement, car cela réduirait drastiquement leurs moyens notamment en termes de personnel. Il souligne en outre que la puissance actuelle de la SSR et de Admeira fournit un pouvoir incomparable de collecte et d’exploitation de données. La SSR est par conséquente ultra compétitive sur le marché de la publicité. Or, si l’on supprime la redevance, la SSR devra exploiter cette ressource à son maximum, écrasant sur son chemin toute concurrence et privant de fait les autres médias de leur financement.
« Si la SSR consacre sa puissance à la recherche de publicité, ça va faire crever les journaux »
Il critique aussi l’atteinte à la diversité et à l’indépendance des médias qu’entraînerait l’initiative.
« La propriété économique des médias fait qu’il y a une grosse influence sur les contenus, tandis que la redevance garantit l’indépendance »
Il pointe enfin le caractère « inhumain » et sans équivoque du texte, qui prévoit un délai d’application de moins d’un an et ne laisse aucune porte de sortie aux modèle actuel. Enfin, il rappelle que seule une entité de la force de la SSR permet de concurrencer les médias étrangers, notamment les chaînes des pays limitrophes ou encore Google.
On rappelle qu’en sa qualité d’entité non partisane, l’AdJJ ne prend pas position ni ne donne de consigne de vote pour cette votation. La seule recommandation, c’est de ne pas oublier d’aller voter le 4 mars !